#1 Histoires de nature à la Fête de la Science (Octobre 2022, Paris)
Octobre 2022, Jardin des Plantes du Muséum national d’histoire naturelle, l'atelier “Histoires de nature” à l'édition 2022 de la Fête de la science “Réveil climatique”.
Les promeneurs et promeneuses déambulent entre les tentes, les enfants sont à la recherche d’activités ludiques pour découvrir la science en train de se faire au Muséum.
« Et ici, vous faites quoi ? » nous demandent les gens, tous âges confondus, en jetant un coup d’œil distrait à la bande-annonce qui tourne en boucle sur notre ordinateur et aux différentes photos affichées sur les parois de notre tente.
« - Ici ? On parle des changements de la nature. Vous vous souvenez, il y a quelques dizaines d’années, quand on partait en voiture pour de longs voyages ? Il fallait s’arrêter tous les 200 kilomètres pour laver le pare-brise et continuer d’y voir quelque chose, vu la quantité d’insectes collés dessus ?
- Ah oui, c’est vrai ça ! nous répond une dame en riant. Et alors, vous en faites quoi de ces insectes ?
- Nous rien, mais ce qui nous intéresse ce sont vos souvenirs à vous, sur les changements de la nature, ce que vous pouvez nous en dire. Et vos objets du passé, que vous pouvez nous montrer et qui témoignent de ces changements.
- Les changements de la nature, hmm ? Pour moi ce sont surtout les changements de vie autour des changements de la nature. Vous savez hier, j’ai fêté mes 80 ans. Moi quand j’étais gamine, j’étais dans une famille nombreuse et on n’avait pas grand-chose. Alors vous savez ce que ma mère nous envoyait faire à la fin de chaque été ? Elle nous envoyait glaner !
- Glaner ? demande l’animatrice du stand, née en 1982 et qui, de sa vie, n’a jamais entendu parler de glaner.
- Ben oui, glaner, c’était ramasser les épis de blés qui étaient restés par terre après le fauchage, on avait le droit de ramasser tout ce qui restait dans les champs. Et ça, du jour où les moissonneuses-batteuses sont arrivées, ça a été fini, il n’y avait plus rien à glaner… »
Les Glaneuses, estampe de Jean-François Millet (1855-1856). Institut national de l'histoire de l'art, document placé sous “Licence Ouverte / Open Licence” Etalab, https://bibliotheque-numerique.inha.fr/idurl/1/17632
Pendant ce temps, des enfants se passent des cartes postales, les regardent, et commencent à dessiner et écrire sur des post-it ce que ça leur évoque.
Deux amis se sont arrêtés devant la bande-annonce Histoires de nature produite par l’Institut National de l’Audiovisuel. L’un habite dans une contrée reculée de Thaïlande, l’autre se présente comme un militant transition écologique. Nous discutons des changements de la nature à bâtons rompus :
« - Pour moi, les changements de la nature, c’est la quantité de déchets. Mon grand-père vivait dans un petit village, il avait un potager, une basse-cour, des lapins. Dans le village, il y avait un endroit où tout le monde venait déposer ses ordures. C’était un tas, voilà, un tas d’ordures dans le village. Eh ben il était tout petit ce tas. Il n’y avait pas grand-chose à jeter à la maison !
- Moi je vis en pleine campagne en Thaïlande, eh ben ça me rappelle une situation que je vivais en France ici quand j’étais enfant. Les chiens errants, il y en a partout et c’est dangereux ! Moi j’adore marcher en pleine campagne, mais les gens me prennent pour un fou, à cause des chiens…
Un chanteur s’arrête devant une image de chasse aux papillons tirées des archives de la Somme, il raconte son expérience d’animation d’atelier de chants auprès de personnes âgées résidant en EHPAD. Il fait le constat que ce qui touche son public, ce sont les chansons qui racontent la vie d’avant. Les changements de la nature pour lui, c’est tout en chansons, d’ailleurs cette photographie d’archives lui rappelle « La chasse aux papillons » de Georges Brassens, par exemple.
La chasse aux papillons au bord d'une rivière, photographie par Riquier (1890-1900). Archives départementales de la Somme https://archives.somme.fr/ark:/58483/qcdjvft89lxn
Ici, un passionné nous raconte sa banque de photos de la végétation parisienne, qui s'est complètement modifiée depuis l'interdiction de l'usage des pesticides dans les villes, là un couple résidant sur les bords du Lac Léman nous partage l'histoire des variations de l'exploitation de cette zone, il y a quelques décennies peu prisée car humide, abritant des populations denses de moustiques, puis ayant pris peu à peu de la valeur au fur et à mesure de l'urbanisation…
Et vous? Ça vous parle, les changements environnementaux?
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Pour aller plus loin…
L'émission “La science, CQFD” du jeudi 27 octobre 2022 nous parlait du déclin de la population des insectes… Vous pouvez la réécouter ici!
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